Conceptions d'élèves en science

Présentation de l’élève

L’enfant que j’ai interviewé est une petite fille de deuxième année très allumée. Cette enfant, que j’appellerai Chloé, a été élevée avec trois frères ce qui fait en sorte qu’elle dégage donc beaucoup d’énergie. Elle est très mature pour son âge et a une bonne répartie. Tout au long de l’entrevu, je n’ai senti aucune gêne dans ses réponses, même qu’elle semblait être très sûre d’elle. J’ai eu un grand plaisir à l’interviewer parce qu’elle m’a permis d’éclaircir mes attentes envers les conceptions acquises par des élèves d’âge primaire.

 

Présentation détaillée des conceptions et des mécanismes d’élaboration

D’abord, afin de rendre ma jeune interlocutrice à l’aise, je l’ai informée de mes intentions par rapport aux réponses qu’elle me fournirait. Cette petite précision l’a tout de suite mise à l’aise et elle m’a confirmé qu’elle se sentait prête à répondre à mes questions. Ainsi, j’ai commencé en la questionnant sur les différents savoirs essentiels du premier cycle c’est-à-dire l’univers matériel, la terre et l’espace, et l’univers des vivants. Puis, j’ai essayé de poussier plus loin pour voir jusqu’où allaient ses connaissances. Je l’ai donc aussi questionné sur quelques notions du deuxième et du troisième cycle. (Matière, Énergie, Forces et mouvements et la terre et l’espace.)

 

En ce qui a trait aux notions de premier cycle, cette élève ne semblait pas maitriser parfaitement la matière. Par exemple, lorsque je lui ai demandé de classer une quantité d’objets selon leurs caractéristiques elle a eu de la difficulté à organiser ses groupes. Plusieurs groupes ne comportaient qu’un seul élément. (Voir photo 1) En m’expliquant les raisons d’un tel classement, Chloé disait que les objets qui étaient seuls n’avaient aucun point en commun avec les autres objets. Je l’ai donc questionnée pour comprendre pour quelles raisons elle n’avait pas mis les deux voitures ensemble. Elle a rapidement répondu que c’est parce qu’elle n’était pas faite pareil. Je lui ai alors demandé les raisons qui font en sorte qu’elle puisse mettre les deux camions ensemble. Elle m’a tout bonnement répondu que c’était parce qu’ils avaient tous les deux la même forme, parce qu’ils étaient des camions. Ainsi, on remarque qu’elle s’attarde davantage aux traits (dessins,couleur…) des objets plutôt qu’à ce qu’est l’objet en tant que tel.

 

Puis, nous sommes passées à ses conceptions de la terre et de l’espace. Cette fois-ci, elle m’a tout de suite dit qu’il y avait neuf planètes dans le système solaire. Elle m’a dit qu’elle se savait parce qu’à l’école ils avaient fait un projet sur les planètes. On constate donc qu’il y a un petit problème par rapport à cette notion. En fait, comme Pluton n’est plus considéré comme une planète, il n’y a plus que huit planètes reconnues dans notre système solaire. J’en viens à me demander si cette information est bien présentée à l’école. Ensuite, pour me prouver qu’elle connaissait bien le système solaire et les éléments qui le composent, Chloé m’a fait un joli dessin de ce qu’est pour elle le système solaire. (Voir photo 2) On constate alors qu’elle a placé toutes les planètes au tour du soleil, elle m’a expliqué que c’était pour que toutes les planètes puissent voir le soleil et être réchauffées par lui et elle m’a précisé que la terre était la deuxième planète. Bien que cette conception soit erronée, elle montre qu’elle est consciente qu’il y a un certain ordre dans la disposition des planètes. Par contre, lorsqu’il est venu le temps de placer la lune, Chloé ne savait plus trop quoi faire, elle l’a donc placé un peu à l’écart et l’a dessinée plus grosse que le soleil. Elle m’a alors dit que tout le monde pouvait voir la lune.

 

Ensuite, j’ai voulu la questionner sur des notions un peu plus théoriques. Je voulais savoir si elle connaissait différents instruments de mesure. Je lui ai alors demandé si elle connaissait un instrument qui peut mesurer la température dans l’espoir qu’elle nomme le thermomètre. Par contre, Chloé m’a répondu qu’elle ne connaissait aucun instrument de mesure. C’est alors que j’ai demandé à Chloé : « Qu'est-ce qu'un instrument pour toi? » J’ai donc finalement compris ce qui n’allait pas. Pour elle, un instrument c’est pour jouer de la musique. Ça ne sert pas à faire des sciences.

À la suite de ces quelques observations, j’ai choisi d’amener mon interlocutrice un petit peu plus loin. Je lui ai donc posé quelques questions concernant des notions d’un niveau plus élevé. Lorsque je lui ai demandé de me dire que c’était, selon elle, les différentes phases de la matière, elle n’a eu aucune difficulté à m’expliquer ce qu’était un liquide. Par contre pour ce qui est des solides, elle a tout de suite fait le lien avec ses notions de mathématiques. Chloé a alors nommé le cube, le prisme à base carré, le cône, etc. Puis, pour ce qui est des gaz, elle m’a répondu : « Bien c’est facile, c’est comme pour mettre dans les autos! » Je remarque donc que Chloé fait facilement des liens avec ce qu’elle connait déjà sans prendre le temps de se questionner sur le lien avec les sciences.

 

Conclusion

Pour conclure, je remarque que les sciences ne sont pas étudiées en profondeur au primaire. Je pourrais même dire, par expérience, que c’est toujours la première matière qui est délaissée lorsqu’on manque de temps. En ce qui concerne l’entrevue en tant que telle, je crois que j’ai vu trop grand en essayant de voir les conceptions de Chloé sur l’ensemble des savoirs essentiels du primaire. J’aurai dû axer davantage mes interrogations sur le cycle de mon enfant. De cette façon, j’aurais pu la questionner plus sur ses mécanismes d’élaborations afin de pouvoir évaluer plus en détail ses conceptions erronées.

 

Photo 1

Photo 1
Crédit photo: Stéphanie Robichaud

Photo 2

Crédit photo: Stéphanie Robichaud
Crédit photo: Stéphanie Robichaud

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